Rêve Parasité.

Ses yeux s’ouvrir sur le plafond de là ou il venait de s’endormir mais contrairement à ce qu’on eut put penser, Mordred dormait encore. Il resta allongé un moment, regardant le plafond gris, nu. Puis se redressant pour basculer en position assise sur le bord du lit, il fixa son regard sur la commode de sa chambre. Ses affaires n’y étaient pas, peut être qu’inconsciemment, il savait qu’il n’en aurait pas besoin.

Le reste de la chambre meublé luxueusement, de long tapis brodés d’or par ci, des tas de livres épais et poussiéreux par ci. Quelques tableaux représentant des scènes de la vie quotidienne, un bureau sans nulle autre décoration que des parchemins et de l’encre et une armoire de bois ambré et laqué. Sur le dessus de l’armoire le petit coffret d’ébène n’avait pas changé de place depuis quatre ans, il n’avait pas été ouvert n’ont plus depuis ces quatre années.

Les paupières de Mordred se clôturèrent à nouveau tandis qu’il se mettait à respirer profondément, le Maître devait l’attendre non loin. Tirant le loquet de sa chambre, il ne découvrit pas le couloir menant aux autres chambres mais une prairie vaste et ensoleillée. Il soupira, le maître aimait faire preuve de fantaisie même dans les propres rêves de son élève, posant un pied devant l’autre dans l’herbe haute, Mordred avança. Il chemina sans vraiment savoir ou il allait, ses jambes se mouvaient d’elle-même, guidée par la présence du Maître.

Au bout de quelques minutes de marche nonchalante, Mordred s’approcha enfin de l’Elu, assis ou plutot avachis comme à son habitude sur un siège rembourré, il se tourna vers son élève et le salua d’un sourire. Qui aurait pu penser qu’un Elu, un des êtres les plus puissant de ce monde, se comporte comme un gamin mal élevé ? Les cheveux bruns coupés court, les yeux noirs rieurs et un sourire quasi constant aux lèvres, Mordred se demandait au début de leurs relations comment le Grand Seigneur avait pu recruter un tel Elu. Mais deux choses faisait de lui un atout majeur, une intelligence hors du commun qui lui permettait de se sortir de toutes les situations et une puissance dans le Saidin assez hors norme. Malgré son attitude d’adolescent dans une peau d’homme, cet homme était une des armes les plus terribles du Grand Seigneur.

Mordred inclina le buste devant l’Elu et s’assit dans le siège qui venait d’apparaître derrière lui, il se laissa un moment à contempler la flore du coin. Depuis qu’il était sorti de son onirique chambre, la prairie s’était peu à peu transformé en un champ de coquelicot. S’appuyant contre le dossier, le jeune homme refusa le verre de vin que lui tendait l’Elu et attendit qu’il parle.